Sur la côte d'Irlande, un petit cottage abrite depuis peu une écrivaine taciturne venue se
ressourcer et s'inspirer du lieu pour l'écriture de son nouveau roman, nul n'est convié à la curiosité, la rumeur, cependant, va bon train dans les environs, certains habitants ont la chance de lavoir sortir de sa retraite pour de longues promenades sur la plage au coucher de soleil ou en ville lorsqu'elle se ravitaille en victuailles.
Parfois, lorsque la nuit est sereine, on peut entendre en y prêtant bien l'oreille, le tempo des frappes de la machine à écrire et par la fenêtre aux volets mi-clos la lueur d'une chandelle dansant jusqu'au lever du jour.
L'écrivaine ce complet dans cette solitude littéraire, les pages blanches d'autrefois prennent de la couleur, il faut dire que la côte irlandaise à beaucoup de charme et diffusent divers parfums qui envoûtent l'auteur.
Imprégnées, transcender les pages le sera assurément pour l'écriture de cette intrigue où le cadre s'y prête autant qu'il faut puisque à la nuit pleine, il se passe des choses bien étranges, l'auteure pourtant très rationnel est interpellé par ses inexplicables chants angéliques sortant des vagues.
D'autres fois, lors des nuits en croissant de lune, une silhouette translucide et vaporeuse tel un nuage, se dresse furtivement face à elle, pointant le doigt vers la fenêtre, indiquant l'horizon.
Cela n'impressionne guère l'écrivaine qui a plutôt tendance à vouloir découvrir le message que cet esprit égaré tente de lui faire passer.
Afin de tenter de faire la lumière sur ses phénomènes étranges, elle se rend à la bibliothèque pour passer en revue les faits-divers aux archives du petit journal local, mais à première vue rien ne lui saute aux yeux, tandis que la gentille bibliothécaire pose, sa main sur son épaule lui chuchotant à l'oreille : « Vous aussi, vous l'avez vue. ".
Surprise, l'écrivaine se retourne doucement, intriguée, et pourtant, il n'y a personne à ses côtés.
Elle s'enfuit la peur au ventre, rejoignant à toutes jambes l'antre de l'écriture, fermant porte et volets.
Des jours s'écoulèrent et elle restait cloîtrée à écrire, réfutant toutes pensées extérieures qui pourtant tourmentent son esprit.
À présent, elle refuse d'élucider ce mystère, après tout, ellen'est pas là pour cela.
Les semaines s'écoulent, les vivres commencent à manquer, elle est contrainte de réapparaître au grand jour pour de nouvelles emplettes
Tout à coup, à nouveau, la même voix chuchote dans un langageincompréhensible quelques mots résonnant comme un écho
Est-ce un appel ou un cri de détresse ?
Elle ne peut l'ignorer cette fois, c'est alors qu'elle décide de poser une multitude de questions aux commerçants environnants, personne, malheureusement, n'a l'air informé.
Quelques instants plus tard, elle charge son pick-up et s'installe au volant pour prendre la route de retour, lorsque soudain le moteur se mit seul en marche, le volant est incontrôlable, il semble être maîtrisé par une force inconnue.
La voiture prend divers chemins et s'arrête quelques heures plus tard en orée de bois
L'écrivaine semble guidée malgré elle et entre dans la forêt sachant étrangement où elle devait se rendre
Après une longue marche éreintante sous une nuit battante, la forêt semble avoir changé de siècle
Elle entend au loin des chevaux au galop, une odeur de flamme, une fumée épaisse l'empêche de progresser dans la nuit
Des cris d'enfants et de femmes apeurées résonnent, tout à coup vint le silence avec à nouveau l'apparition de l'esprit dresser devant elle et vêtu de couleur cendres, ayant toujours le doigt pointé vers la direction à suivre.
L'auteure obéit et s'engage sur un sentier débouchant sur un vieux cimetière où quelques tombes sont dressées parmi une nature luxuriante, elle déblaye de la main les lierres sauvages afin de pouvoir tenter d'y lire les noms gravés sur les pierres tombales, tout paraît naturel,hormis un petit détail qui attise sa curiosité, une des tombes neporte aucun nom.
Étonnée, mais sans plus, elle décide de rebrousser chemin, lorsque à ce moment précis une tombe s'enflamme d'un feu déchaîné à faire peur faisant apparaître en son centre une porte.
L'écrivaine n'est point téméraire, mais elle n'a pas le choix, elle doit traverser pour pouvoir continuer d'avancer, elle disparaît dans les flammes et arrive de l'autre côté où tout est noir et silencieux, une sorte de néant ou rien ne paraît et où le temps semble figé.
Elle semble seule en cet univers étrange où résonne à nouveau le chant des enfants accompagnés de centaines petites lueurs blanches qui comme des lucioles virevoltent en tous sens.
Elle tente de la main d'en saisir une, mais elles sont immatérielles, une seule, cependant et de couleur plus sombre sort de la danse et vient narguer l'auteur poussant même le culot d'aller se poser dans la paume de sa main en brandissant un glaive et en la piquant si fort tel un d'art, puis disparut.
Serait-ce un avertissement ?
Une mise en garde pour empêcher l'auteure de continuer à tenter de persévérer ?
Elle pansa sa plaie d'un bout de tissu de sa robe et continue son chemin àl'aveuglette.
À nouveau, un fait étrange, un grand coup se fit entendre accompagnerd'une voix qui hurle à la lune telle une louve.
L'auteure effrayée s'oriente vers ce cri et découvre un caveau gigantesque quela nature avait enfui et d'où une lumière jaillie sortantl'auteure du néant, cette nuit artificielle, mais non sansappréhension.
Elle décide d'entrer dans le caveau, un passage secret qui la mène au point de départ dans le siècle actuel
Sur la pierre, une gravure laisse deviner le nom de la défunte "Amanda Hollins "
L'auteur se demanda pourquoi ce nom vint à elle ?
Ce nom tant de fois entendues à la fin du XIVe siècle lors de l'inquisition espagnole qui condamna beaucoup d'hérétiques au bûcher, organisant des autodafés de grande ampleur qui ont instauré une terreur durable.
L'auteure rejoint à toute vitesse le cottage et en arrivant, elle découvrit à sa grande surprise que son roman est terminé et bouclé
Elle se mit à la lecture et c'est alors que tout devint limpide
l'esprit d'Amanda Hollins n'est autre que cette femme vivant en recluse et qualifiée de sorcière par tout le village et ceux qui environnent.
À l'époque, elle périt dans l'incendie du phare par des enfants qui avaient à cœur de tuer l'étrange femme
Les traces du passé ont été effacées et ce cottage fut bâti sur les cendres du phare incendié.
Il fallut plusieurs siècles pour qu'enfin la lumière se fasse sur cette étrange affaire.
Le temps, cesse d'alimenter la curiosité et les siècles s'écoulent sans que cela n'interpelle personne.
Et c'est ainsi que se sont vu créer bien des légendes sur de nombreuses cendres.
L'écrivaine publia malgré tout, le roman qui eut un énorme succès.
Fin.
Cette histoire fut écrite le 29 octobre 2015, 03:04 et Publié pour la première fois sur ma page officielle : Mademoiselle Jo
https://www.facebook.com/notes/mademoiselle-jo/-les-nouvelles-de-jo-coeijmans-le-roman-de-létrange-/913252768756053/
Création 2015 ©Droits d'auteur réservés Josiane.Coeijmans
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